Ventre-mondes
Fabienne Colin est militante, même si elle se reproche de ne pas l’être assez. Son art est politique même si ses oeuvres esthétisantes ne le dévoilent pas au premier regard.
Le travail de Fabienne Colin prend la nature comme prétexte pour raconter certaines facettes du monde contemporain. Par son travail immersif, elle veut extraire de son quotidien le spectateur et le plonger dans une dimension autre afin de lui changer son regard.
De ses études d’architecture intérieure elle a gardé le sens de l’espace, celui de la perspective et les différents points de vue qui en découlent, ainsi elle invitera le spectateur à changer de place pour comprendre un « ordre désordonné » comme elle le fit avec ses anamorphoses.
C’est à partir de cette invitation faite au spectateur à se mouvoir, à déambuler, à se laisser aller au milieu d’une installation qu’elle a développé ses« Ventre-mondes » avec pour but de sensibiliser aux dérives sociétales violentes qui touchent la femme, souvent engendrées par le déni. Parce que l’imagination de chacun peut devenir une bulle protectrice pour ne pas se confronter à la réalité, elle use de « joliesse », comme un arrêt sur image pour attraper le spectateur et mieux dénoncer ces dysfonctionnements. Le propre du déni, n’est-il pas de ne pas vouloir prendre en compte un réel gênant en le dissimulant derrière une réalité si bien arrangée… alors Fabienne Colin « arrangera » bien, pour mieux révéler.